▷ Tiercé gagnant pour les Amphis

"Le fils de Saul": le chef d'oeuvre de l'année

Un grand bravo à l'association ciné-clap et donc à la programmation art et essai des Amphis.

A compter d'aujourd'hui (et jusqu'au 1/12) vous pouvez voir le dernier Woody Allen: "L'Homme Irrationnel". Pour ma part j'avais trouvé le film mineur (voire ma critique lors de sa sortie). Mais pas, loin s'en faut, mauvais. Les acteurs sont impeccables: Joaquin Phoenix et Emma Stone notamment. On retrouve toujours, sous-jacent, l'humour de Woody Allen. Un peu moins qu'à l'accoutumée... Mais ne ratez pas la fin: elle est... renversante!

▷ Res...peare Macbeth

Attention.... ce film n'est pas un blockbuster. Il est pour initiés. A la langue de Shakespeare, à l'accent écossais, aux amateurs de sang et de fureur.
Le "Macbeth" inspiré de Shakespeare de Justin Kurzel est, qu'on me le pardonne, pour cinéphiles avertis.

Ce que je ne suis pas. Je maîtrise plutôt correctement la langue de WS et ai passé deux ans en Ecosse. Néanmoins j'ai eu des absences. L'âge bien sûr (mes études et mes séjours en Ecosse remontant à 30 ans), mes connaissances de la pièce "Macbeth" (erratiques au fil des représentations théâtrales pas très nombreuses)...Mais.... resteront dans ma mémoire, de ce film, des images: prenantes, majestueuses, irremplaçables.
Bien sûr, Michael Fassbender (acteur fétiche de Steve Mac Queen) et Marion Cotillard qui arrive à parler juste dans n'importe quel idiome et  tous les autres acteurs. 

Perfection du jeu et magnificence  de l'image. L'ocre et la brume, le sang et le pourpre. Héros pris dans les filets de l'ombre de prédictions chorales thébaïques ou morts-nés dans les sépias d'un sang  rouge de mort, mêlé à la cendre des défunts. Les images sont splendides. Le texte, hélas un peu tronqué, ce qui nuit quelque peu à sa compréhension, garde, malgré tout, toute la grandeur shakespearienne. Des images et des mots indélébiles portés par des acteurs d'un talent extrême. Un très beau film.

Ce film sur un indice de 10 à 50 ....vaut 50 compte tenu de son ambition.                   

▷ "Fargo" saison 2: stuck ! Coincée et scotchée

Le film des frères Coen a donné lieu à une série qui en est à sa deuxième saison. Cette série est co-produite par les frères Coen. On retrouve: la neige (c'est filmé au Canada me semble-t-il), des tueurs psychopathes à souhait, un aperçu du fin fond des USA (la saison 2 est d'après une histoire vraie qui a eu lieu dans le Minnesota), des flics qui se débrouillent comme ils peuvent, pour, non pas faire régner l''ordre, mais limiter le désordre, des morts comme s'il en pleuvait etc.

Bref vous avez aimé le film vous aimerez la série qui est visible actuellement sur Netflix....sauf qu'en plein milieu de la saison 2 il nous faut attendre le 18 novembre pour le prochain épisode. Comme disent si bien les américains on est "stuck" (coincés ....mais en plus scotchés).

Je ne me donnerais pas la peine de vous dire que cette série est un must.
Et, en plus, il y a Kirsten Duntz.... qui montre qu'elle peut jouer n'importe quoi avec n'importe qui avec talent. 

▷ Canal: l'embrouille...

série phare projection flop

C'est bon ! Depuis presque 20 ans je paie près de 50 euros pour Canalsat (sans canal +). Jamais un geste commercial hormis pour me demander de m'abonner à Canal + . Désolée le sport ne m'intéresse pas, je préfère le cinéma sur grand écran et avec un peu de chance je retrouverai leurs séries sur Canalsat, Canalplay ou Netflix.

Et bonjour Canalplay , pour leur produit-phare, la 7e saison de Mad Men. Au compte goutte !  Sans savoir si on est au bout de la saison 7 (il y aurait une deuxième partie....). Et toujours le même problème. Si on a sommeil ou besoin de s'arrêter au milieu d'un épisode, il faut rechercher ou noter le nombre de minutes écoulées pour rattraper.

Bref: les boules !

▷ "Spectre": un 007 ou rien !

Alors ce dernier James Bond ? Eh bien, près de 2h30 qu'on ne voit pas passer. Il faut dire que le réalisateur Sam Mendes, n'est pas n'importe qui (on lui doit, entre autres, "American Beauty").

Depuis "Casino Royale" et, surtout "Skyfall", depuis Daniel Craig dans le rôle de James Bond, fini les James Bond girls sans intérêt, exit l'absence de psychologie. Au rencart la guerre froide.

Certains critiques pinaillent un peu: "Spectre" moins profond que "Skyfall" avec des acteurs moins marquants. Je suis en partie d'accord. Javier Bardem était le top du méchant ambivalent, notamment. 

Mais "Spectre" est un très bon film. Monica Bellucci crève l'écran et Léa Seydoux joue à merveille un personnage complexe. Est-ce une bombe ? Je laisse aux hommes le soin d'en juger. en tout cas côté jeu elle est parfaite.

Mais là n'est pas le fond du débat qui est de savoir si on revient après "Skyfall" avec un 007 "classique".  

▷ Les Amphis et Lucioles: un mariage en or !

Ian Levison

J'ai l'habitude de dire qu'un film primé à Cannes... Vous connaissez la suite.

Nouvelle habitude: un film réalisé par celui qui a fait la saison deux d'"Engrenages", "Reporters" et "Les Beaux Mecs" ne peut pas être mauvais. A la vérité, les seriemaniacs, comme moi, sont du genre à se précipiter au cinéma.

Tout ça pour dire qu'on a pu voir, aux Amphis, en avant-première, le premier long métrage de Gilles Bannier, "Arrêtez-moi là" avec Reda Kateb (le film sort début décembre). L'adaptation du livre éponyme de Iain Levison (auteur américain) invité de la librairie Lucioles, le même jour.

▷ "Le fils de Saul": un grand film sur la Shoah

Comme je le dis toujours, un film primé à Cannes, ne peut jamais être un mauvais film. Et parfois, c'est un chef-d’œuvre. C'est le cas, pour moi, de "Le Fils de Saul" qui a obtenu le Grand Prix du Jury.

Et c'est un premier film, signé Laszlo Nemes.

Quel premier film ! 

On est en 1944 à Auschwitz, Saul est un prisonnier juif chargé de mener aux chambres à gaz les autres juifs, de brûler leurs corps et de jeter leurs cendres.

Sur son visage, la fatalité. Au-delà de la révolte (qui pourtant se fait jour chez d'autres juifs du camp à ce moment de l'histoire bien précis), au-delà du sentiment...

Jusqu'au jour où, un enfant juif survit au gazage, avant d'être étranglé par un soldat allemand. Son fils né avant son mariage avec son épouse, elle aussi prisonnière ? Ou un simple lien de filiation qu'il crée ?

▷ "Nous trois ou rien": Quand la drôlerie fait passer un joli message

Chers bloggers, pardonnez-moi, mais je n'ai jamais regardé "Bref" et ne connait donc pas Kheiron. Mais, de ce pas, je vais combler cette lacune car son film "Nous trois ou rien" est, tout simplement, délicieux et plus sérieux qu'il n'y parait.

Attention, le film se la joue très parodique, mais avec une drôlerie particulièrement bienvenue.

Tout commence sous le règne du Shah, en Iran. Notre héros est un avocat qui n'a pas eu le temps de pratiquer et, est un opposant au régime. Direct, la case prison. Les mollahs arrivent au pouvoir et rien ne s'arrange pour ce défenseur de la démocratie si ce n'est qu'il trouve la femme de sa vie (jouée par Leila Bekhti) avec qui il va avoir un petit Mouchi.

▷ "Lolo": tout le charme de Julie Delpy

Je ne peux m'empêcher d'aimer Julie Delpy. 

Un, non seulement elle est jolie, mais elle dégage un charme fou. 

Deux, elle prend depuis de nombreuses années de gros risques en tant que réalisatrice. Elle peut faire des films très durs, mais elle sait aussi flirter avec l'air du temps avec une légèreté, tellement juste et sympathique. "Two Days in New York", "Two Days in Paris", pour ne prendre que ces deux exemples, étaient de petits bijoux. Non contente de faire des scenarii qui tiennent la route, elle choisit des acteurs talentueux.

Il y a une alchimie chez Julie Delpy qui fonctionne à tous les coups, sur moi. En sortant de ses comédies, je suis la ravie de la crèche!!!

▷ "The Lobster": SF intello comme je l'aime

Un film primé à Cannes ("The Lobster", soit Le Homard, en français, a obtenu le Prix du Jury) ne peut jamais être vraiment mauvais. Mais, il peut plus ou moins plaire et là, soyons francs, "The Lobster" ne fera sûrement pas l'unanimité. En premier lieu, je dirais qu'il faut aimer la SF. Par, parenthèse, ce n'est pas mon cas, mais j'ai aimé le film... Allez comprendre! Encore que...

Il faut, en effet, tout de même ajouter, qu'un de mes films fétiches est "Galactica".

En clair, si vous êtes hermétique à la SF, passez votre chemin. Mais, si vous aimez vous retrouver plongé dans un monde futuriste avec de drôles de règles, un bon scénario, d'excellents acteurs (Colin Farrell, pas sexy au passage, pour deux sous, dans le film, Rachel Weisz, épatante, Léa Seydoux, toujours aussi ambiguë, etc), une musique au top et des prises de vue nickel, le film de Yorgos Lanthimos (Grèce, France, GB) est pour vous. Au passage, je ne connaissais pas du tout ce réalisateur avant (nul n'est parfait!).

▷ "Le nouveau stagiaire": vive les vieux !

Acteurs recyclés

Qui a encore un peu d'argent ? Qui a du temps à revendre ? Les retraités, eh oui...

On assiste, depuis deux ou trois ans, à un véritable boom des films "troisième âge". Ne parlons pas de tous ceux qui sont consacrés à la maladie d'Alzheimer (tant en France qu'aux USA), contentons-nous, ici, des comédies.

Soit dit en passant, il semblerait, aussi, que les majors aient réalisé que le jeunisme laissait un bon paquet de cinéphiles sur le bord du chemin.

▷ Le royaume des cieux n'attend pas

Vite, vite, allez, allez au "Coin des Anges"! Le ciel n'attend pas. 

En l'occurrence, l'exposition sur Jacques Denis Pilliard, au cloître de Saint-André-le-Bas, ne sera bientôt plus visible... Et vous regretterez de ne pas l'avoir vue.

Il a fallu 6 mois à Virginie, Elsa et Michèle (conservatrices des musées de Vienne) pour réaliser cette exposition, qui a le grand mérite de mettre sous les projecteurs, un peintre viennois, jusque-là enfoui (totalement ou presque) dans les archives du musée des Beaux-Arts de Vienne.

Jacques Denis Pilliard est né à Vienne, en 1811, et décédé en 1898. Un peintre académique et religieux, loin de l'impressionnisme, du cubisme et de tous les ismes.

▷ Les Amphis font fort pour la rentrée

Bravo aux cinémas "Les Amphis" de Vienne qui, dans le cadre de ciné-clap, nous proposeront, du 11 au 17 novembre, "Fatima"(très bonne critique) et du 18 au 24 "Petite Sœur".
Et surtout, à ne pas manquer : deux avant-premières.
La première aura lieu le 6 novembre à 20h30. Il s'agit de "Arrêtez-moi", en présence de l'auteur du livre Iain Levison et du réalisateur, Gilles Bannier (un partenariat avec la librairie Lucioles).
Et le 17 novembre, ce sera à 20h la projection en avant-première de "Dis Maîtresse" en présence du réalisateur, Jean-Paul Julliand.
Des rendez-vous à ne pas manquer car il devient très difficile, pour des cinémas indépendants comme "Les Amphis'" de Vienne, d'avoir le privilège d'accueillir des réalisateurs.

▷ Mon roi: mon choix

Que n'a-t-on entendu sur Maïwenn et son nouveau film "Mon roi", pour lequel Emmanuelle Bercot a obtenu le prix d'interprétation féminine au dernier festival de Cannes . "La réalisatrice se contente de peu, commence tout et finit rien, ne fait pas du cinéma mais des coups pour être présente à Cannes", et j'en passe.

▷ L'homme irrationnel : bof ...

Je suis quand même allée voir "L'homme irrationnel " de Woody Allen, deux fois. 

La première, j'avais sommeil, certes, mais je me suis endormie tout le long du film.... Réveillée par la séance finale, il faut bien le dire, renversante, à tous points de vue.

Face à certaines critiques, plus qu'élogieuses, je suis donc retournée le voir, avec double expresso et vitamine C.

▷ Canal Play versus Netflix: David contre Goliath...

Canal Play, comme Netflix, propose la rediffusion de séries et de films pour tous âges. Ce, pour une somme assez modique par mois. 8 euros pour Canal Play et, 9 euros pour Netflix depuis quelques mois.

Clairement, Canal Play a été mis en place pour concurrencer Netflix qui, de surcroît, n'a pas eu (à ce jour) le succès attendu en France.

Mais soyons clair, d'un côté, on a Goliath (Netflix), de l'autre David (Canal Play).

Le premier est mondial, le second reste hexagonal, au mieux francophone.

▷ Quand la Biennale d'art contemporain de Lyon fait son show à Vienne

Delphine Rioult

On va faire bref, quitte à revenir sur le sujet. Mais sachez que la Halle des bouchers de Vienne, 7 rue Teste du Bailler (toujours aussi mal indiquée, au passage....), propose une expo visible, seulement jusqu'au 22 novembre, dont une partie aura, pendant une journée après cette date, les honneurs du Palais de Tokyo, à Paris. Oui, rien que ça ! De surcroît, l'expo fait partie de la quinzaine de focus (le haut du panier) du programme de la Résonance de la Biennale de Lyon. Bref, c'est un must. Pas seulement pour tous ces labels de qualité, mais surtout parce qu'elle est tout simplement...superbe.

▷ "Belles Familles"...on vous aime

Attention, je n'ai pas dit "chef d’œuvre", mais j'ai quand même bien aimé le dernier film de J.P. Rappeneau , "Belles familles", qui en ces temps de vacances, peut s'avérer une sortie très agréable et détendante en famille (c'est vraiment tout public). C'est une bonne histoire de famille à l'ancienne, avec des gentils pour qui les choses finissent bien, des moins gentils qui sont un peu punis... et même pas de vrais méchants à trucider! Autant dire que c'est on ne peut plus moral, sans pour autant être niais. C'est gentil dans le meilleur sens du terme. Le scénario est plutôt bien fait. Aucune scène ou action qui tombent comme un cheveu sur la soupe. Et surtout, les acteurs sont épatants: Amalric, de Tonquédec, Lellouche, Marine Vaght (belle comme un astre), Nicole Garcia, Karine Viard etc. Des acteurs qui ont amplement fait leurs preuves, à l'instar du metteur en scène.
Ce film entre l'indice 10 et l'indic max de 50, vaut un bon 40.    

▷ L'avenir du cinéma en voie de passer par la télé

Netflix vient de sauter un pas important dans l'histoire des séries et du cinéma. Il a produit son premier film, "Beasts of no nations". Avant de parler du film, un petit mémo sur l'histoire des séries.

C'est une chaîne payante HBO qui a ouvert l'âge d'or des séries américaines avec, notamment, "The Wire", "Les Sopranos" etc. et, actuellement ,"Game of Thrones". Une autre chaîne américaine n'est pas restée, ensuite, à la traîne "Showtime".

▷ Sicario

Rien de bien nouveau sous le soleil du Mexique et de la frontière avec les USA. 

Une affaire de trafic de drogue. 

Néanmoins, j'ai beaucoup aimé ce film de Gilles Villeneuve. Tout d'abord, parce qu'un film avec Benicio del Toro ne se manque pas. Ensuite, parce que toute l'affaire est plutôt bien entendue. Tout n'est pas noir ou blanc. Les personnages, dont celui interprété par Emily Blunt, ne manquent pas d'une certaine épaisseur. Et quoiqu'on puisse en penser, même si on peut deviner l'issue du film, il y a un certain suspense.